Les BROTHERHOOD OF PAGANS, forts de la reconnaissance dont ils se sont montrés dignes en commettant leur superbe album "Tales of Vampires", comptent désormais parmi les fers de lance incontournables de la scène Gothic Rock hexagonale. Oeuvrant dans un style énergique, mélodique, cristallin, et chargé d'émotions, le combo des environs de Compiègne, en Picardie, a su s'imposer sur le devant de la scène Dark aux côtés de CORPUS DELICTI et consorts, partageant avec ces derniers l'insigne privilège d'être un groupe français connu et apprécié du public étranger.
Interview exclusive initialement publiée dans le N°3 du fanzine REQUIEM GOTHIQUE,
octobre 1996
Propos recueillis par Hans Cany
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Quelle est la motivation première qui vous amenés à former un groupe dans la lignée musicale qui est la vôtre ?
Il
n'y a pas eu de motivation à proprement dit de former un groupe qui ait
telle ou telle lignée musicale. Cela aurait été limitatif. Nous avons
crée un groupe dans lequel chacun a apporté (et apporte) ses envies, ses
influences, pour réaliser une musique qui est la notre. La lignée
musicale qui en découle est le fruit de cette alchimie.
Nous
ne nous sommes pas réunis en nous disant, avant même de jouer de nos
instruments (de musique !), que nous allions faire du gothique ou tout
autre chose. Nous aurions sûrement échoué en échafaudant une telle
stratégie.
Pourquoi avoir opté pour ce nom de BROTHERHOOD OF PAGANS ?
Cela relève-t-il d'un choix précis, ou est-ce simplement lié à l'imagerie mystico-spirituelle associée au milieu "gothique", pris dans son ensemble ?
Dur
fut le choix de BROTHERHOOD OF PAGANS. Tout d'abord parce que nous
étions 6 à chercher LE nom. Autant dire qu'à force de se creuser la
tête, chacun avait 3, 4 ... 5 ou 6 idées, d'où la difficulté pour
trancher !Ensuite, nous voulions trouver un nom qui soit en accord avec
notre façon de penser, nos moeurs, notre culture. Le nom
devait être le reflet de ce que nous voulions exprimer, une
"vitrine" au travers de ce groupe et de ses chansons (textes,
images, musique). BROTHERHOOD OF PAGANS est le nom qui a réussi à
fédérer toutes nos idées, et a donc été adopté.
Le
titre de votre premier album reflète l'intérêt que vous portez au thème
du vampirisme. Qu'implique pour vous ce type de symbolisme ? Finalement, "Tales of Vampires"
a été choisi selon la même démarche, que pour le choix
de BROTHERHOOD OF PAGANS. Il correspond à l'atmosphère que nous
voulions imprimer à cet album. Le vampire est fascinant, il est
le passage obligé entre mysticisme et magie. Il est le culte du
paradoxe de toute existence. On ne peut dire s'il est l'élu des
dieux par sa grandeur, son pouvoir ou s'il n'est qu'un jouet, un pantin
par lequel il se rit des "mortels". Le vampire est rongé par ses
pouvoirs d'immortalité, sa magie, cette force unique qu'il tire
du meurtre de ses semblables mortels. Pas un n'échappe à
ce destin. Quiconque croise son chemin est à la fois envoûté; fasciné mais aussi pétrifié à l'idée qu'il va peut-être être exécuté,
impuissant. Ensuite par son immortalité, il est omniprésent
à travers les siècles. Or nous sommes à la fois attiré (de par
les jeux de rôle notamment) par les ambiances médiévales
fantastiques mais également par les périodes fin 19ème ou début
20ème (propre à Chtulu). Sans oublier les ambiances futuristes,
post-apocalyptiques : Pouvoir et Magie sont éternels à l'instar
des vampires.
Quel regard la Confrérie des Païens porte-t-elle sur les religions ? Avec des chansons telles que "Sinner comes to bits", ce thème semble lui aussi vous être cher... Et d'ailleurs, quelle est votre conception personnelle du paganisme ?
La Confrérie des Païens prône la liberté de culte et de pensée. Notre conception du paganisme est à l'opposé de tout dogme réducteur. Y compris ceux qui prôneraient une religion purement "païenne", dans la mesure où ce courant serait amené à exclure les "non affiliés". Tout mouvement de pensée doit être sous certaines formes de nature passive. C'est pourquoi nos textes dénoncent souvent les barbaries inquisitrices des courants forts qui ne font que dissimuler des prétentions politiques personnelles. "Sinner comes to bits" est un mélange de toutes ces notions : Vampirisme, sexe, Mysticisme, et dénonciation de l'église chrétienne. Nous adorons donner de multiples sens cachés à nos textes de façon à traiter tous les sujets qui nous tiennent à coeur. A chacun d'y trouver un sens en nos morceaux.
Quel regard la Confrérie des Païens porte-t-elle sur les religions ? Avec des chansons telles que "Sinner comes to bits", ce thème semble lui aussi vous être cher... Et d'ailleurs, quelle est votre conception personnelle du paganisme ?
La Confrérie des Païens prône la liberté de culte et de pensée. Notre conception du paganisme est à l'opposé de tout dogme réducteur. Y compris ceux qui prôneraient une religion purement "païenne", dans la mesure où ce courant serait amené à exclure les "non affiliés". Tout mouvement de pensée doit être sous certaines formes de nature passive. C'est pourquoi nos textes dénoncent souvent les barbaries inquisitrices des courants forts qui ne font que dissimuler des prétentions politiques personnelles. "Sinner comes to bits" est un mélange de toutes ces notions : Vampirisme, sexe, Mysticisme, et dénonciation de l'église chrétienne. Nous adorons donner de multiples sens cachés à nos textes de façon à traiter tous les sujets qui nous tiennent à coeur. A chacun d'y trouver un sens en nos morceaux.
Vos
centres d'intérêt musicaux semblent plutôt orientés vers la tendance
gothique "puriste" , de type FIELDS OF THE NEPHILIM, SISTERS OF MERCY...
Certaines tendances de la nouvelle vague goth vous intéressent-elles,
ou restez-vous exclusivement attachés aux références originelles ?
Il
est vrai que 3/4 de nos influences appartiennent à "l'ancienne
génération" : SIOUXSIE & THE BANSHEES, BAUHAUS, SISTERS OF MERCY,
FRONT 242, KILLING JOKE, THE MISSION, DEAD CAN DANCE ... pour ne citer
que les plus connus. Ce que l'on peut reprocher à la nouvelle vague
goth, c'est de vouloir appartenir au "Goth-A" (à l'élite goth quoi !!!) des
groupes précités. On tombe alors trop souvent dans l'ersatz; mais c'est
un réflexe naturel que de rêver à devenir un groupe de référence,
surtout à être comparé aux groupes fétiches. C'est pourquoi si nombre de groupes actuels sont intéressants, nous restons attachés en effet aux valeurs "éprouvées".
Beaucoup
de gens nous comparent à CORPUS DELICTI; c'est à ceux qui nous écoutent
de juger. Si comparaison il y a, pourquoi le nier ? Pourtant les
ressemblances sont à notre avis peu nombreuses, en considérant bien sûr
que nous appartenons tous deux à une mouvance similaire, ce qui
forcément crée des points communs !! Mais encore une fois, c'est au
public de juger. La comparaison ne viendrait-elle pas du fait que CORPUS
et nous soyons deux groupes français ?
Ceci
dit, on décèle chez vous une rythmique beaucoup plus "rock" et
énergique que celle de la plupart de vos groupes cultes. De plus, au
niveau chant et mélodies, certains vous rapprochent de CORPUS DELICTI.
Acceptez-vous la comparaison ?
La
différence notable est que les CORPUS ont atteint une vitesse de
croisière en matière de productions et s'affirment de plus en plus sur
leur style.
Le notre peut encore évoluer, s'éloigner ou se rapprocher du style des CORPUS.
En tout cas la comparaison ne peut-être que flatteuse, étant donné leur succès.
Êtes-vous satisfaits de la façon dont ont été accueillies vos premières réalisations, jusqu'à maintenant ? Et à quand le prochain album ?
Êtes-vous satisfaits de la façon dont ont été accueillies vos premières réalisations, jusqu'à maintenant ? Et à quand le prochain album ?
Tout
dépend de la façon dont on se place : notre album "Tales of vampires"
semble avoir été bien perçu par le public, il semble avoir été un bon
vecteur de promo si l'on en juge par l'accueil fait par les chroniques
et les interviews dans les pages des fanzines. Le super boulot de
DARKLAND OF TEARS fait que notre album se vend dans plusieurs pays (USA,
GB, Belgique, Australie, Allemagne ...). Il y a encore quelques années
nous n'y pensions même pas !
Par
contre l'absence de gros label de distribution est un poids pour nous,
puisqu'elle nous ferme la porte de gros points de vente sur le marché
français.
C'est
assez énervant d'avoir la certitude que notre album se vendrait bien
s'il était distribué sur le plan national (FNAC ...), et de voir que les
labels sont assez frileux. Sommes nous si nuls ?... (Je t'aime le lundi, je t'aime le mardi ...) Si tu es un label et que tu es intéressé par nos chansons écris-nous !!!
Peut-être allons nous nous recycler variétoche ... ?!
Pour
ce qui est du prochain album, c'est une idée qui fait son chemin, le
problème reste celui qui dépend du 1er CD. Si les moyens nous le
permettent pourquoi ne pas tenter l'aventure ? Merci d'avoir bien voulu répondre à ces questions.
Quelque chose à ajouter pour conclure ?
Quelque chose à ajouter pour conclure ?
Nous
avons été totalement absents depuis plusieurs mois, suite au départ
d'Elrik, le bassiste. Il nous a fallu beaucoup de temps pour accepter
l'idée de le remplacer, notre groupe n'étant pas seulement une histoire
de musiciens.
Nous avons fini par passer à l'acte et nous avons accueilli un nouveau membre.
Le but premier est de pouvoir dès que possible renouer avec la scène qui nous manque terriblement !!! Welcome !
Enfin, un gros merci à Requiem Gothique, et nous espérons vous
retrouver bientôt dans la pénombre d'une sale de concert.Paganly
yours...
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