Comprenant pas moins de trois cents pages, ce recueil regroupe des nouvelles signées du jeune auteur français Charles Bitterson.
Alternant entre science-fiction, horreur et fantastique, les dix-huit récits ici rassemblés varient tant au niveau de leur genre que de leur style d'écriture et de leurs longueurs respectives, certains textes n'occupant que quelques pages, tandis que d'autres s'étalent sur près d'une cinquantaine.
Cette grande disparité dans la forme se retrouve d'ailleurs sur le fond, puisque contrairement à ce qui caractérise Les Contes de Blue River du même auteur, aucune trame directrice ne relie les différentes histoires composant Cycle lunaire. N'ayant pas le moindre rapport entre elles, elles peuvent donc tout à fait se lire indépendamment les unes des autres, et peu importe dans quel ordre. Quoiqu'en fait, un lien subtil puisse être établi entre certaines, et tout particulièrement entre la première et la dernière...
J'y reviendrai plus bas.
De la science-fiction tirant sur l'horreur cosmique ("Cycle lunaire", "L'Eléphant"), avec parfois même une dimension métaphysique non dénuée de connotations religieuses ("L'Erreur est humaine"), on passe sans transition à des thématiques aussi diverses que la psychopathie infantile ("Petite soeur"), la primauté du psychique ("Et plus si affinités"), l"horreur pure ("Sweet seventies"), la machine vivante ("L'Horloge parlante"), le ressenti de l'insecte ("Le voyageur", "L'Ephémère"), ou encore le road trip meurtrier d'un couple de junkies sur les routes états-uniennes ("Mirages d'asphalte").
"Le Fils de Varsovie" consiste pour sa part en une synthèse originale -mais réussie- de deux références majeures de la littérature fantastique, en l'occurrence Stephen King et Gustav Meyrink. L'effrayante figure du Golem, lugubre créature humanoïde liée à la tradition kabbalistique juive de l'Est européen, y est ici mise en scène, sur fond d'une trame qui, à plus d'un égard, rappelle fortement celle du célèbre écrivain américain contemporain. On en retrouve d'ailleurs la trace, sur fond de satire sociale, jusque dans la manière dont sont dressés les portraits psychologiques des personnages mis en scène. Et même si ceux-ci frisent allègrement la caricature, même si l'intrigue verse un tantinet dans la facilité et relaie les clichés d'un manichéisme convenu (la vieille survivante juive polonaise de la "Shoah", victime des préjugés xénophobes de ses cas sociaux de voisins...), on se laisse prendre au jeu le temps de quelques pages. L'histoire est objectivement efficace, bien écrite, bien construite, et les clins d'oeil appuyés à ses deux illustres inspirateurs s'avèrent plutôt plaisants.
Du reste, Charles Bitterson ne se cache pas du fait que dans l'écriture des nouvelles composant ce livre, ses principales influences auront été ses deux auteurs américains favoris, à savoir Stephen King et Richard Matheson. A elles seules, ces deux références devraient suffire à vous donner l"envie d'acquérir le livre, si vous appréciez le genre.
Signalons que si de nombreuses références bibliques et autres allusions à la tradition mystique judéo-chrétienne -là aussi dans la plus pure lignée de Stephen King et consorts- se révèlent ouvertement au gré de certains récits ("L'Erreur est humaine", "Demain ne viendra jamais", "Sept jours vraiment fous"...), elles ne sauraient suffire à elles seules à positionner l'ensemble de l'oeuvre en termes de marqueurs culturels, spirituels et moraux.
Ainsi, le volume se termine par une assez longue histoire (37 pages) portant le titre évocateur de "La Meute", et qui, au-delà de l'évident caractère lycanthropique qu'il suggère, revêt une dimension à la fois initiatique, ésotérique et d'essence quasi-chamanique qui n'échappera pas au lecteur averti. Commençant avec la Lune, le recueil se referme également sur la Lune, reproduisant de façon limpide aux yeux de celui qui saura le voir le mouvement cyclique perpétuel de la vie naissant de la mort, et réciproquement. Je dois d'ailleurs avouer que certaines allusions présentes dans ce récit m'auront tout particulièrement interpellé, car elles révèlent chez l'auteur certaines idées dont j'ignorais jusqu'à présent qu'il avait conscience et connaissance. Notamment et entre autres, comme on la retrouve dans de très archaïques croyances, celle de l'astre mort, séjour des âmes défuntes mais aussi source de vie terrestre... Je n'en dirai toutefois pas davantage, et vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même.
En conclusion, cette compilation d'écrits divers offre un très bel aperçu du potentiel créateur comme de la polyvalence stylistique de ce talentueux auteur, dont je vous conseille d'acheter les livres jusqu'à présent auto-édités, de façon à l'aider et à l'encourager comme il le mérite. Puisse un éditeur de bon goût lui accorder suffisamment d'attention, et lui donner l'opportunité de toucher un plus large lectorat.
Hans Cany
Alternant entre science-fiction, horreur et fantastique, les dix-huit récits ici rassemblés varient tant au niveau de leur genre que de leur style d'écriture et de leurs longueurs respectives, certains textes n'occupant que quelques pages, tandis que d'autres s'étalent sur près d'une cinquantaine.
Cette grande disparité dans la forme se retrouve d'ailleurs sur le fond, puisque contrairement à ce qui caractérise Les Contes de Blue River du même auteur, aucune trame directrice ne relie les différentes histoires composant Cycle lunaire. N'ayant pas le moindre rapport entre elles, elles peuvent donc tout à fait se lire indépendamment les unes des autres, et peu importe dans quel ordre. Quoiqu'en fait, un lien subtil puisse être établi entre certaines, et tout particulièrement entre la première et la dernière...
J'y reviendrai plus bas.
De la science-fiction tirant sur l'horreur cosmique ("Cycle lunaire", "L'Eléphant"), avec parfois même une dimension métaphysique non dénuée de connotations religieuses ("L'Erreur est humaine"), on passe sans transition à des thématiques aussi diverses que la psychopathie infantile ("Petite soeur"), la primauté du psychique ("Et plus si affinités"), l"horreur pure ("Sweet seventies"), la machine vivante ("L'Horloge parlante"), le ressenti de l'insecte ("Le voyageur", "L'Ephémère"), ou encore le road trip meurtrier d'un couple de junkies sur les routes états-uniennes ("Mirages d'asphalte").
"Le Fils de Varsovie" consiste pour sa part en une synthèse originale -mais réussie- de deux références majeures de la littérature fantastique, en l'occurrence Stephen King et Gustav Meyrink. L'effrayante figure du Golem, lugubre créature humanoïde liée à la tradition kabbalistique juive de l'Est européen, y est ici mise en scène, sur fond d'une trame qui, à plus d'un égard, rappelle fortement celle du célèbre écrivain américain contemporain. On en retrouve d'ailleurs la trace, sur fond de satire sociale, jusque dans la manière dont sont dressés les portraits psychologiques des personnages mis en scène. Et même si ceux-ci frisent allègrement la caricature, même si l'intrigue verse un tantinet dans la facilité et relaie les clichés d'un manichéisme convenu (la vieille survivante juive polonaise de la "Shoah", victime des préjugés xénophobes de ses cas sociaux de voisins...), on se laisse prendre au jeu le temps de quelques pages. L'histoire est objectivement efficace, bien écrite, bien construite, et les clins d'oeil appuyés à ses deux illustres inspirateurs s'avèrent plutôt plaisants.
Du reste, Charles Bitterson ne se cache pas du fait que dans l'écriture des nouvelles composant ce livre, ses principales influences auront été ses deux auteurs américains favoris, à savoir Stephen King et Richard Matheson. A elles seules, ces deux références devraient suffire à vous donner l"envie d'acquérir le livre, si vous appréciez le genre.
Signalons que si de nombreuses références bibliques et autres allusions à la tradition mystique judéo-chrétienne -là aussi dans la plus pure lignée de Stephen King et consorts- se révèlent ouvertement au gré de certains récits ("L'Erreur est humaine", "Demain ne viendra jamais", "Sept jours vraiment fous"...), elles ne sauraient suffire à elles seules à positionner l'ensemble de l'oeuvre en termes de marqueurs culturels, spirituels et moraux.
Ainsi, le volume se termine par une assez longue histoire (37 pages) portant le titre évocateur de "La Meute", et qui, au-delà de l'évident caractère lycanthropique qu'il suggère, revêt une dimension à la fois initiatique, ésotérique et d'essence quasi-chamanique qui n'échappera pas au lecteur averti. Commençant avec la Lune, le recueil se referme également sur la Lune, reproduisant de façon limpide aux yeux de celui qui saura le voir le mouvement cyclique perpétuel de la vie naissant de la mort, et réciproquement. Je dois d'ailleurs avouer que certaines allusions présentes dans ce récit m'auront tout particulièrement interpellé, car elles révèlent chez l'auteur certaines idées dont j'ignorais jusqu'à présent qu'il avait conscience et connaissance. Notamment et entre autres, comme on la retrouve dans de très archaïques croyances, celle de l'astre mort, séjour des âmes défuntes mais aussi source de vie terrestre... Je n'en dirai toutefois pas davantage, et vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même.
En conclusion, cette compilation d'écrits divers offre un très bel aperçu du potentiel créateur comme de la polyvalence stylistique de ce talentueux auteur, dont je vous conseille d'acheter les livres jusqu'à présent auto-édités, de façon à l'aider et à l'encourager comme il le mérite. Puisse un éditeur de bon goût lui accorder suffisamment d'attention, et lui donner l'opportunité de toucher un plus large lectorat.
Hans Cany
Titre : Cycle lunaire
Auteur : Charles Bitterson
Date de parution : 2011
Editeur : The Book Edition
Format : 11cm X 20cm
Pages : 300
Prix : 11,26€
Pour commander l'ouvrage : TheBookEdition.com ==> Charles Bitterson
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SOMMAIRE
. Cycle lunaire (p 3)
. L'Eléphant (p 27)
. Demain ne viendra jamais (p 35)
. L'Erreur est humaine (p 41)
. Le Fils de Varsovie (p 51)
. L'Horloge parlante (p 67)
. Petite soeur (p 81)
. Le Voyageur (p 87)
. Sweet seventies (p 91)
. Pulsations (p 101)
. La Tête (p 107)
. L'Ephémère (p 113)
. Et plus si affinités (p 117)
. Pièce en trois actes (p 143)
. L'Histoire extraordinaire ( p 159)
. Sept jours vraiment fous (p 187)
. Mirages d'asphalte (p 205)
. La Meute (p 255)
SOMMAIRE
. Cycle lunaire (p 3)
. L'Eléphant (p 27)
. Demain ne viendra jamais (p 35)
. L'Erreur est humaine (p 41)
. Le Fils de Varsovie (p 51)
. L'Horloge parlante (p 67)
. Petite soeur (p 81)
. Le Voyageur (p 87)
. Sweet seventies (p 91)
. Pulsations (p 101)
. La Tête (p 107)
. L'Ephémère (p 113)
. Et plus si affinités (p 117)
. Pièce en trois actes (p 143)
. L'Histoire extraordinaire ( p 159)
. Sept jours vraiment fous (p 187)
. Mirages d'asphalte (p 205)
. La Meute (p 255)
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