EPITAPHE
I
CD Digipack
Aesthetic Death
2019
En règle générale, je suis davantage porté sur le Black que sur le Death Metal. Sauf lorsque ce dernier ne se borne pas à une orgie bête et méchante de brutalité bestiale plus ou moins grasse, et qu'il parvient à mettre en place une atmosphère réellement noire, obscure voire mystique, une atmosphère lui conférant une profondeur et une âme réelles, bien loin de la pseudo-transgression et de la rebellitude à deux balles pour adolescents prépubères fans de gore et autres "slasher movies" hollywoodiens. Avec ce premier album sobrement intitulé "I", les Grenoblois d'EPITAPHE me démontrent sans équivoque qu'ils font partie de ces trop rares exceptions, ce qui m'amène tout naturellement à me pencher plus avant sur leur cas.
Le visuel de la pochette, qui n'affiche même pas le nom du groupe, a d'emblée quelque chose d'énigmatique et d'intrigant. Oeuvre réalisée en 2015 par l'artiste finlandais Petri alla-Maunu -qui signe aussi trois autres oeuvres figurant sur les volets intérieurs du digipack- , cette peinture,qui s'intitule "Le ciel tombe" a quelque chose de saisissant et d'interpellant. Aux confins de l'art abstrait et de l'expressionnisme, il en émane à la fois l'idée d'effondrement, de nuées et de trombes descendantes, d'indicible chaos éthéré, alourdi de nuages opaques et menaçants . Ceci illustre idéalement le contenu sonore de l'objet, qui oscille constamment entre vacarme cataclysmique, relents mortuaires et folie furieuse.