ENOID
Livssyklus & Dodssyklus
CD
Coproduction
GrimmDistribution / Final Gate Records
2017
Style : Raw Black Metal
Origine : Suisse
Belle sortie que cette compilation regroupant sur un seul CD - pressé à 500 exemplaires - les deux premiers albums de ce ténébreux projet helvétique. Si vous ne le savez pas encore, l'âme damnée qui se dissimule derrière ENOID n'est autre que celle qui s'incarne également en BORGNE, à savoir le sieur Bornyhake, passé maître ès arts noirs et dont la renommée en la matière n'est d'ores et déjà plus à faire. Seulement, si BORGNE officie dans le registre d'un Black Metal plutôt atmosphérique et enrichi de sonorités industrielles, ENOID se singularise quant à lui par une approche musicale sensiblement différente. Cette approche enoidienne, c'est celle d'un Black froid, brut et brutal qui, sur fond de riffs agressifs et de blast-beats supersoniques, suinte littéralement la mort, la crasse, la pourriture, la décomposition et la haine...
Livssyklus et Dodssyklus, initialement sortis en 2006 et 2007, étaient d'une telle homogénéité stylistique et conceptuelle qu'il apparaissait en fait tout naturel de les réunir en un seul album longue durée. C'est donc là une excellente initiative de la part des Ukrainiens de GrimmDistribution, filiale du label russe Satanath Records, que de nous les faire (re)découvrir ainsi compilés, en reprenant à l'identique l'intégralité des deux disques. Le style est globalement agressif à base de guitare saturée et de vocaux distordus qui nous assènent des paroles en français aux formes, aux fonds et aux formulations sinistres, ne lésinant pas sur le macabre ni sur la glauquerie la plus sordide. On remarquera aussi particulièrement la cadence ultra-rapide des percussions, qui en sont pourtant bel et bien de "vraies" et non le travail d'une boîte à rythmes, comme on pourrait être tenté de le croire de prime abord. Et cela rend d'ailleurs la performance d'autant plus remarquable ! Mais malgré toute cette brutalité et ce côté "raw", ENOID parvient à créer des ambiances véritablement sombres et d'une rare intensité. De par sa musique aux arpèges tout aussi lugubres qu'inquiétants, bien sûr. Mais aussi de par ses vocaux. Et ses paroles.