jeudi 12 décembre 2019

STROMPTHA - Odium Vult [CHRONIQUE]

STROMPTHA
Odium Vult

CD

Ossuaire Records
2018



Stromptha est un mot gaélique irlandais qui signifie raidi, par le froid ou par... la mort.
Singulière appellation pour ce mystérieux projet mené par le Cardinal Doom, résidant au coeur du rude et rocailleux pays cathare.


Faisant suite au deux-titres Necronirisme, sorti en 2015 au format numérique, puis au split EP vinyl éalisé en 2017 en collaboration avec le groupe de Doom-Death colombien OLDMOON, Odium Vult est finalement le premier opus longue durée de cet énigmatique one-man band ariégeois qu'est STROMPTHA  à voir le jour au format CD. Constitué de quatre morceaux dont les titres composent autant d'anagrammes, on pourrait croire a priori qu'il s'agit d'un EP. Et pourtant, leur durée est telle que l'ensemble dépasse allégrement les 30 minutes... Un peu trop long pour un EP, et un peu court pour un album à part entière, il sera donc plus juste de parler ici de mini-album.

Au programme, un Dark Metal occulte et plombé oscillant entre Black et Doom-Death, nimbé d'une aura atmosphérique suintant littéralement le froid, les ténèbres et la désolation...

Comme son nom le suggère, le morceau d'ouverture Druh est plutôt dru, rêche.
Introduit par une voix claire aux tonalités graves héritées de la Coldwave et aux accents moroses, il nous plonge instantanément dans une atmosphère glauque et franchement glaciale, sur une allure mid-tempo aux relents doomesques. Si celle-ci s'accélère par la suite, émaillée de vocaux devenus soudain furieux, c'est pour mieux retomber ensuite dans les affres d'un ralentissement certes plutôt mélodique, mais de plus en plus assombri à mesure que l'on se rapproche de la fin. D'entrée de jeu, il apparait très nettement que STROMPTHA n'est pas là pour nous abreuver de mélopées festives et guillerettes. Amateurs de légèreté, de joyeuse insouciance et de clarté, abandonnez de suite tout espoir, et fuyez. Fuyez ! FUYEZ LA LONGUE NUIT QUI DEJA S'ABAT SUR VOUS !!!

Avec la seconde piste Durh, les sonorités se font justement plus dures, mais aussi et surtout particulièrement rythmées, prenantes et entêtantes. Il y a là quelque chose d'ensorcelant par sa nature un peu répétitive, entraîné par un thème de guitare récurrent, obsédant et diablement efficace. Avec sa rythmique pesante et martelée, et ses vocaux criés, rageurs, ce morceau a un côté à la fois plus énervé et plus lourd, telle une machine de guerre cuirassée dévastant tout sur son passage, et dont rien ne saurait stopper l'inexorable avancée... Sans l'ombre d'un doute, ce joyau de noirceur s'impose comme mon grand favori sur le disque.

Rhud -le rude- est plus brutal, avec de plus fortes accélérations, des vocaux globalement hurlés... Mais avec toutefois de nombreux changements de rythmes, et ne sombrant pas pour autant dans la cacophonie chaotique. C'est le moins mélodique, mais aussi le plus rageur et le plus rapide des quatre morceaux.

Enfin Uhrd, qui avec ses six minutes trente constitue la piste la plus brève des quatre, alterne cris rageurs et
vocaux clairs et graves aux accents mélancoliques, sur un fond sonore alternant lui aussi des passages assez rapides et des parties plus posées et mélodiques, quasiment Doom.
Quant à la profonde obscurité des paroles, pour le moins hermétiques et dont le sens est à peu près aussi limpide que celui des Centuries de Nostradamus,  elle se voit encore épaissie par le brouillard opaque de leur forme archaïsante : chose peu commune, elles sont en effet composées en... ancien français. Pleines de formulations étranges et d'évocations lugubres, voire macabres, elles nécessiteraient donc à elles seules une étude spécifique approfondie, si tant est qu'une autre personne que l'artiste lui-même puisse en pénétrer véritablement les arcanes...

En conclusion, même si mes préférences personnelles vont indéniablement aux deux premiers morceaux - et tout particulièrement au second - , l'ensemble de l'opus se laisse si bien écouter que l'on en vient très vite à regretter sa relative brièveté. La note que je lui décerne donc parle d'elle-même : vivement recommandé.

Pour en savoir plus sur STROMPTHA, ne manquez pas de lire aussi son interview exclusive.


Hans Cany



NOTE : 9/10

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CD disponible via le
Bandcamp officiel de STROMPTHA :

stromptha.bandcamp.com/album/odium-vult


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TRACKLIST



01. Druh 09:07
02. Durh 09:20
03. Rhud 09:35
04. Uhrd 06:28

Durée totale : 34mn 30s


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"Druh"



"Durh"


"Rhud"



"Uhrd"

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