lundi 4 décembre 2017

CORPUS DELICTI : Interview 1994


Interview du fameux groupe gothique niçois CORPUS DELICTI, parue en décembre 1994 dans le N°1 du fanzine REQUIEM GOTHIQUE.
L'entretien a été réalisé le 6 novembre 1994 à l'Arapaho, Paris, jour où le groupe assurait la première partie d'un concert de Rozz Williams.



Propos recueillis par D. Wolf


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CORPUS DELICTI a vu le jour en juin 1991.Un peu plus de 3 ans et 2 albums plus tard, vous êtes reconnus jusqu'aux Etats-Unis. Alors quel est le secret de cette réussite fulgurante, plutôt inhabituelle pour un groupe gothique français ?

Roma : Beaucoup de travail et pas mal de chance. Mais surtout de l'acharnement personnel, et une vraie passion commune de la musique.



En tant que fer de lance de la scène gothique française, quel regard portez-vous justement sur cette scène et sur le public goth français, en ce milieu des nineties ?


Sebastian : La scène française est bien ! Elle commence à s'étoffer, il y a de plus en plus de groupes, et ça prouve qu'il y a un mouvement en train de se créer. Au niveau du public, c'est en France qu'on préfère jouer, parce que c'est quand même ici que les gens nous connaissent le mieux, et, en général, c'est là que nous avons le meilleur accueil. On a remarqué au fil des concerts que les gens se décoinçaient, bougeaient de plus en plus, et c'est ce qui nous plait. Par comparaison, en Allemagne, tout le public est statique. Il ne bouge jamais, même si le groupe lui plait, alors qu'en France le public a plus tendance à venir à un concert pour s'amuser, et ça nous plait bien. C'est ce qu'on trouve intéressant quand nous jouons.




Vous avez sans doute remarqué lors de vos tournées la recrudescence d'un public de jeunes gothiques se mêlant aux plus anciens. Est-ce, à votre avis, un effet de mode d'adolescents en crise d'identité, ou un signe plutôt encourageant pour la continuité du mouvement ?

Sebastian : Je trouve que c'est intéressant, parce que ce sont ces jeunes qui font revivre le mouvement, et je ne pense pas qu'il s'agisse d'un phénomène de mode. Bon, on a tous commencé à écouter ce genre de musique vers 14-15 ans, et c'est bien qu'il y ait des jeunes pour prendre la relève et se joindre aux plus anciens. D'ailleurs, on a souvent remarqué pendant les concerts que ce sont les gens les plus jeunes qui ont tendance à être les plus enthousiastes. C'est bien, non ? Pour la continuité du mouvement, c'est bien !

Chrys : Et c'est également en rapport avec le renouveau de la scène gothique, qui a redémarré en Allemagne et avec la publication de livres tels que "Gothic Rock" en Angleterre. Ca a relancé le mouvement, donc ça touche d'autres personnes qui n'auraient peut-être pas découvert tout ça sans la scène Dark Wave allemande.



Petit retour sur votre tournée US de juillet dernier. Commentaires et impressions ?


Sebastian : C'est notre meilleure expérience au niveau du groupe. Ca a duré 3 semaines. C'était très éprouvant, car nous avons traversé tous les Etats-Unis de Los Angeles à New York, mais c'était vraiment une chance fabuleuse pour un groupe français d'arriver à aller là-bas. Et ça, on le doit à William Faith, qui a pensé à nous pour cette tournée. Ce fut vraiment un grand moment pour le groupe. On a eu 1 ou 2 concerts qui ne se sont pas très bien passés au niveau du son, mais dans l'ensemble c'était bien. Le meilleur concert a sans doute été celui de New York, au Limelight. Il y avait 1000 personnes, et pas mal de gens nous connaissaient déjà. Nous étions ravis de voir que, même jusqu'à New York, des gens avaient nos disques. Pour un groupe venant de Nice, au fin fond de la France, c'est bien !



Vous avez la réputation d'être un groupe "théâtral", visuel sur scène. Quelle importance attachez-vous à votre image auprès du public par rapport à votre musique ? Est-ce fondamentalement lié ?

Chrys : Oui ! Tout se tient ! L'image représente l'esprit de ta musique, et tu ne peux pas dissocier les deux. Sinon, quelque part, il y a un manque. Je ne pense pas qu'il faille avoir uniquement l'image, car là tu ne tiens pas, mais il faut absolument mélanger les deux. C'est très important.

Sebastian : Il faut que les gens viennent à un concert gothique en ayant envie de s'amuser, et pas de tirer la gueule pendant tout le concert. Parce que bon, on peut être gothique et avoir envie de s'amuser en allant voir un concert.


 



La lumière, le Démon, la mort sont des thèmes revenant souvent dans vos textes. Est-ce que vous vous intéressez sérieusement à l'ésotérisme, aux sciences occultes ou au paranormal ?

Sebastian : Oui, ce sont des choses qui nous attirent, c'est tout une imagerie qui nous plait bien. Par rapport aux textes, c'est plutôt quelque chose de personnel, des émotions que je ressens plus à l'état brut, et que je retranscris directement sur le papier, comme ça.



 



Certaines de vos compositions sont teintées de mythologie égyptienne (Râ), ou celtique (Sylphes). La mythologie serait-elle une passion commune du groupe ?

Sebastian : Oui, même chose, tout ce côté "légendes" nous attire pas mal. On aime le côté mystique et mystérieux des choses, tout ce qu'on ne sait pas... Et ce qui nous a plus dans les Sylphes, c'est l'aspect un peu angélique de ces créatures, et d'un autre côté démoniaque, dans la mesure où elles essaient d'égarer les gens dans les forêts. On a fait "Râ" sur le maxi "Noxious", "Sylphes" sur l'album, et on essaie toujours de composer un morceau un peu médiéval. On ne ferait pas un album entièrement comme ça, mais on s'éclate bien de temps en temps à faire un morceau dans ce style.



Et en dehors de tout cela, avez-vous d'autres passions communes ?

Sebastian : Communes, à part la musique... Bon, il y a tout ce qui tourne autour : image, vidéo, tout ça nous plait beaucoup. Mais après, nous avons tous des passions différentes. Moi, c'est l'audiovisuel. Je suis dans une école d'audiovisuel.

Roma : L'art en général. Symbolisme et surréalisme en particulier.

Chrys : L'Histoire ! L'histoire médiévale, l'Antiquité, la Seconde Guerre mondiale, des choses comme ça. Tout ce qui a un côté obscur et un peu étrange.



Quels sont vos projets à court et moyen termes ?

Sebastian : A court terme, la tournée de Rozz Williams et Gitane Demone. Sinon, pour cet hiver, on envisage de faire un maximum de concerts, bouger le plus possible, parce que c'est vraiment une des choses qui nous passionnent dans la musique. On aime bien aller vers les gens. Ca nous plait beaucoup.



Avez-vous un disque de chevet, actuellement ?

Sebastian : DEAD CAN DANCE, leur dernier live "Toward the Within".

Chrys : THE GLOVE

Roma : LOVE IS COLDER THAN DEATH

Jérôme : COCTEAU TWINS



Le mot de la fin ?

Sebastian : Nous invitons tous les gens à nous contacter. C'est toujours avec plaisir que nous répondons au courrier.













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